Manhattan, la charismatique, la fière et la généreuse. adore cette ville des Etats-Unis et y partage la plupart de ses moments heureux avec sa famille. Mais le plus populaire de tous les Français quittera bientôt Big Apple pour l’Hexagone, où il prépare un nouvel album. Et un mégaconcert…
«L’autre jour, j’ai croisé un type qui avait un nid sur la tête, avec des oiseaux dessus, et personne ne disait rien. C’est normal, ici.» New York, le matin. L’homme que les Français préfèrent est en balade dans Manhattan, suivi par une équipe de French Morning, le site des expats tricolores de la Grosse Pomme. «C’est pas très beau, comme ville, ce sont plutôt ceux qui y vivent qui sont beaux. Je peux rester assis sur un escalier pendant une heure à boire un coup avec un pote, à refaire le monde et à regarder les gens passer.»
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Les gens. C’est (aussi) pour se fondre dans leur anonymat électrique, revigorant, que Yannick Noah a réaménagé dans son loft, avec vue sur Central Park, il y a un peu plus d’un an. A l’époque, il sort d’une longue tournée, plus de deux cents concerts, un million et demi de spectateurs, des mois, ou presque, sans passer par la case maison. «On est venus ici pour oublier un peu Noah le chanteur, raconte-t-il sur le blog de Philippe Antoine, le correspondant de RTL aux Etats-Unis.
Et puis, pour que les enfants aient un peu de temps de qualité ensemble, qu’ils retrouvent leur grand frère, leur grande sœur – Joakim, qui joue au basket chez les Chicago Bulls (ci-dessous félicité par son père), Yelena, qui étudie ici.» Elyjah, treize ans, et Jénayé, douze ans, les deux filles nées de son union avec le top britannique Heather Stewart-Whyte, sont maintenant scolarisées au Lycée français – tous les matins, il est debout à 7 heures pour les conduire à l’école. Son cadet, Joalukas, cinq ans, le fils que lui a donné sa compagne,
, a deux profs, un pour la langue de Molière, l’autre pour l’anglais. «En peu de temps, raconte Yannick au Parisien, il s’est mis à parler comme un petit New-Yorkais.»
Un autre quotidien, plus simple, plus familial, plus grand, dans une mégalopole 100 000 volts, pressée, multiraciale, une vraie République du mélange qui va comme un gant à ses coups de gueule, ses envies d’art et d’ailleurs, sa bougeotte permanente. «Ça se passe très bien, on a pu vivre tout ça à fond, du coup les enfants ont décidé qu’on allait rester plus longtemps. Moi, tant que je peux travailler sur mon prochain album, ça me va.»
Le 1er novembre, il a loupé le Marathon à cause d’un claquage (l’an dernier, il avait terminé 13 291e, ci-dessous). Tant pis. En novembre, chez Lady Liberty, il fait souvent froid et gris. Là encore, tant pis. «Avec un copain», Noah a un petit studio, à Brooklyn, il y fait ce qu’il aime par-dessus tout, de la musique, où il exprime «tout ce qu’on ressent dans cette ville merveilleuse, cette ville de dingue» où “tout le monde est une superstar».
Du Queens au Bronx, de Manhattan à Staten Island, là-bas, le nobody, le lambda, c’est lui et c’est bien ainsi. «Ici, j’arrive à me détendre.» L’Hexagone ? Il se dit fier «de sa bouffe, de sa langue, de son pinard», se place résolument dans l’opposition à
, tacle au passage le fraîchement élu UMP David Douillet, n’en revendique pas moins le fait d’être resté l’ambassadeur de son pays à l’étranger.
Cet été, confie-t-il encore au Parisien, il est revenu y passer des vacances en péniche, «sans télé ni portable». Bientôt, il devrait y être de retour pour bosser sérieusement son prochain disque. Le projet avance, des premiers titres seraient déjà en préparation, composés notamment avec le fiancé de Yelena, sa fille aînée. Le 25 septembre 2010, il mettra le feu au Stade de France avec un show géant – «J’aimerais une scène au milieu de la foule» – puis repartira en tournée. Il aura alors cinquante ans. Il y pense? «En ce moment, tout le temps.»
Camille Olivier
Gala, novembre 2009