Si l’ex-ministre de la Justice a dû renoncer au faste de la Place Vendôme, elle peut se targuer d’être entrée pour l’éternité au panthéon des stars du showbiz. a inauguré hier son double de cire au Musée Grévin. Foule en délire et cérémonie apologique, la voici vernie… Reportage.
Notre Femme de Loi a quitté son maroquin en juin. Bannie de la Sarkozie, contrainte à l’exil belge et alsacien, l’ex-favorite de l’Elysée a néanmoins marqué les esprits. L’Académie Grévin, présidée par Bernard Pivot et composée de onze académiciens (dont
,
, Laurent Boyer ou encore Jean-Pierre Foucault), a considéré que Rachida Dati pouvait prétendre officiellement au statut d’icône républicaine. Récit d’une «consécration».
19h, Boulevard Montmartre: Un tapis rouge encore protégé par son plastique accueille les journalistes. Ou du moins, délimite l’entrée du Grévin. Reporters, cameramen et photographes sont relégués derrières les barrières. Les agents de sécurité veillent, scrupuleusement. Autour de nous, les badauds s’agglutinent: «C’est qui? C’est qui?». Nous finissons par avouer. Certains tournent leur nez, d’autres dégainent portables et appareils photos. La star du soir se fait attendre, mais devant nos yeux ébahis (et nos objectifs affutés) défilent Régine, Catherine Lara, Patrick Balkany, Dominique Bussereau (secrétaire d’Etat aux Transports), Stéphane Freiss et sa petite famille, mais aussi le grand Alain Delon… «Des amis, des proches, des gens qui comptent pour moi…», relèvera Rachida Dati.
20h: Précédée de François Sarkozy, frère cadet du Président, «elle» arrive, enfin. C’est l’émeute. Une frénésie à laquelle nous participons, avec jubilation. Heureuse et fière, notre vedette se joue des flashes, bat des cils, garde un sourire, immaculé, puis s’éclipse. Nous la retrouverons dans le petit théâtre à l’italienne du musée parisien.
Petit coup d’œil au communiqué qu’on nous a distribué: «Volontaire et déterminée, Rachida Dati est résolument une figure emblématique de la nouvelle scène politique française. Icône médiatique et symbole politique de la diversité, elle impose le respect parmi ses pairs grâce à son esprit combatif et audacieux», peut-on lire dans le texte. Décidément, c’est son jour de gloire.
Après un discours de la directrice générale de Grévin, Béatrice de Reyniès, qui remercie «Madame le ministre» pour son «enthousiasme» à entrer dans ce lieu «touristique et glamour», Stéphane Bern, membre du comité, prend la parole et se répand en compliments. «Le collège choisit les impétrants selon trois critères: «popularité, excellence et visibilité», rappelle le spécialiste des têtes couronnées. Des conditions que satisfaits, sans doute, pleinement la diva Dati, mais pas seulement. L’éloge vire à la dithyrambe. On accueille une«étoile de la vie politique française», une «authentique star qui ne laisse personne indifférent», «celle qui a incarné la diversité au plus haut de l’Etat alors que l’intéressée ne revendiquait que le droit à l’indifférence», «une force de caractère», «un modèle qui permet aux jeunes de rêver à une intégration réussie autrement qu’en devenant le prochain Zinédine Zidane». Et le panégyrique n’est pas fini. «Vous savez mieux que quiconque ouvrir les portes closes», a clamé Stéphane Bern, estimant de surcroît, que Rachida Dati n’était «ni triste comme une porte de prison, ni raide comme la justice». N’en jetez plus, dites-vous? Rachida, elle, adore ça. Elle ne voit là que justice rendue. «En deux ans et demie, je n’avais jamais entendu autant d’authenticité et de vérités dans des propos me concernant», a-t-elle reconnu, sincèrement, en montant sur scène. Applaudissements et place à la poupée de cire.
«C’est une sensation très curieuse de se découvrir ainsi en plusieurs dimensions. C’est une partie de ma vie qui se consacre ce soir», a commenté notre poupée de son, face à sa sculpture.
Puis l’émotion s’est emparée de l’institution. La célibattante qui défend bec et ongles sa vie privée a consenti à quelques arrangements pour façonner sa copie conforme, et, devant le public, elle se livre encore. «Ce soir deux personnes me manquent: ma mère(décédée, NDLR)et ma fille», a confié l’attendrissante Rachida Dati pour qui son père M’Barek, ses soeurs Malika, Fatiha, Jamila, Sanaa et ses frères Houari et Omar avaient fait le déplacement.
Avant que sa statue ne soit placée au côté de son mentor, l’académicienne et ancienne ministre Simone Veil, la rayonnante Dati s’est prêtée au jeu de l’interview.
Au micro de gala.fr notre Dame de fer férue de mode explique qu’elle a choisi «un tailleur pantalon noir qu’elle affectionne tout particulièrement». Chaleureuse, l’Eurodéputée et maire du 7e arrondissement admet que pour jouer les mannequins, elle a mis de côté ses principes sur le respect de l’intimité. Plus accessible et ravissante que jamais, elle nous fait même part de son angoisse de voir l’empreinte de «ses dents» au moment où son joli minois était modelé dans la terre glaise! Irrésistible Rachida…
Regardez l’interview exclusive de la muse Dati et la réaction de ses proches
Justine Boivin
Mercredi 14 octobre 2009