Les électeurs allemands ont décidé de reconduire Angela Merkel pour quatre ans. En plus de ce blanc-seing, la chancelière a gagné le droit de constituer un gouvernement de droite.

«La chancelière de tous les Allemands» affichait un large sourire hier soir, après sa victoire aux élections législatives. Son parti, la CDU-CSU avait obtenu 33,8% des voix, garantissant 322 sièges aux conservateurs sur les 622 que compte le Bundestag.
Une victoire finalement pas si surprenante puisque quelques jours avant le scrutin, la Chancelière bénéficiait d’environ 60 % d’opinions favorables dans les sondages.

Mesurée et discrète comme à son habitude, Angela Merkel a surtout remercié les électeurs de lui avoir offert la possibilité de constituer un gouvernement de droite, car si «Angie» était pratiquement sûre de gagner, elle ignorait encore avec qui elle allait devoir gouverner.

Le très bon score du FDP, qui obtient 14,6% des voix fait prendre un nouveau départ – à droite- à la chancelière.

Fini la «Grande Coalition» avec les socialistes, synonyme d’une certaine inertie depuis 2005, et ça «c’est très bien», a simplement déclaré Merkel, une fois les résultats connus.

La crise économique mondiale, et les tensions politiques internes à son parti n’ont pas égratigné la popularité d’Angela Dorothea Merkel, sans égale depuis la deuxième guerre mondiale.

Réputée pour sa fermeté, la chef de file des conservateurs de la CDU-CSU convainc en Allemagne et ailleurs, puisqu’elle a été désignée quatre ans de suite «femme la plus puissante du monde». C’est moins son charisme ou ses talents d’oratrice que son efficacité qui plaisent aux Allemands. Ainsi que sa capacité à gérer les scandales…

Cette physicienne, protégée de son prédécesseur Helmut Kohl s’illustre surtout par sa force tranquille, et sa discrétion.

Un leadership aux antipodes de la méthode sarkozienne, même si le duo franco-allemand vante son entente sans faille.

Elle a annoncé en ce début de nouveau mandat qu’elle souhaitait apparaître comme plus humaine, un challenge pour cette physicienne protestante connue pour sa rigueur.

Angela Merkel a maintenant le champ libre pour mettre en œuvre une politique plus proche de ses idées. Or elle s’est surtout illustrée pour sa capacité à gouverner en période de cohabitation. Reste à savoir si sa nouvelle politique, de droite décomplexée par ces dernières élections, plaira autant aux Allemands.

C.C.

Lundi 28 septembre 2009