Dans le cadre d’une collaboration internationale, des chercheurs ont réussi à démontré l’efficacité d’une thérapie génique innovante dans le traitement de la myopathie de Duchenne. Chez l’animal, cette technique a permis de restaurer la force musculaire et de stabiliser les symptômes cliniques.

Comme Léo, ambassadeur du Téléthon 2016, 1 garçon sur 3500 est atteint d'une myopathie de Duchenne, c’est la plus fréquente des maladies neuromusculaires de l’enfant

Sommaire

  1. Myopathie de Duchenne et thérapie génique : un casse-tête ?
  2. Développer une version light mais fonctionnelle du gène à insérer
  3. Des résultats sur l’ensemble du corps
  4. Vers un essai chez l’homme

Myopathie de Duchenne et thérapie génique : un casse-tête ?La myopathie de Duchenne est une maladie génétique rare évolutive qui touche de l’ensemble des muscles. Elle atteint 1 garçon sur 3500, c’est la plus fréquente des maladies neuromusculaires de l’enfant. A l’origine, on trouve des anomalies du gène DMD, responsable de la production de la dystrophine, une protéine essentielle au bon fonctionnement du muscle.

Traiter cette maladie par thérapie génique s’est longtemps heurté à un problème de taille : DMD est l’un des plus grands gènes de notre génome (2.3 millions de paires de bases dont plus de 11000 sont codantes), il est alors techniquement impossible d’insérer l’ADN complet de la dystrophine dans un vecteur viral (ni même les seules 11000 paires de bases codantes), comme cela est habituellement fait pour la thérapie génique.Développer une version light mais fonctionnelle du gène à insérerPour relever le défi, les équipes du laboratoire Généthon et l’équipe du Dr Dickson (Université de Londres) ont donc dû travailler à la mise au point d’une version raccourcie du gène de la dystrophine (environ 4000 paires de bases), permettant la production d’une protéine fonctionnelle. Et ensuite, ils ont dû produire le médicament de thérapie génique associant un vecteur viral de type AAV et cette version “light mais fonctionnelle”.Des résultats sur l’ensemble du corpsTesté sur 12 chiens naturellement atteints de la myopathie de Duchenne, cette micro-dystrophine injectée par voie intraveineuse a permis la réexpression d’un haut niveau de dystrophine et une restauration significative de la fonction musculaire avec une stabilisation des symptômes cliniques observée pendant plus de 2 ans après l’injection du médicament. Aucun traitement immunosuppresseur n’a été administré au préalable et aucun effet secondaire n’a été observé. Les effets visibles dans la vidéo ci-dessous sont impressionnants.

Vers un essai chez l’hommeC’est la première fois que les chercheurs obtiennent un effet thérapeutique sur le corps entier d’un animal de grande taille. “Cette étude préclinique démontre la sécurité et l’efficacité de la micro-dystrophine et permet d’envisager le développement d’un essai clinique chez les patients (…) De plus, cette approche innovante permettrait de traiter l’ensemble des patients atteints de myopathie de Duchenne quelle que soit la mutation génétique en cause” déclare Caroline Le Guiner, ingénieur hospitalier au CHU de Nantes, auteure principale de cette étude. Pour Frédéric Revah, directeur général de Généthon : “Cette technologie de pointe très complexe a été développée dans le cadre d’un effort collaboratif exceptionnel entre notre laboratoire Généthon, des équipes académiques britanniques et françaises. Désormais, c’est à nos experts de la bioproduction de produire en quantité suffisante et dans des conditions BPF, ces nouveaux vecteurs-médicaments pour l’essai clinique”. “Cette nouvelle preuve d’efficacité de la thérapie génique dans la myopathie de Duchenne vient renforcer l’arsenal thérapeutique en cours de développement (saut d’exon, CRISPR Cas-9, pharmaco-génétique…) et les premiers résultats sont là. Il faut accélérer encore pour franchir la dernière étape et transformer ces succès scientifiques en médicaments pour les enfants” souligne Serge Braun, directeur scientifique de l’AFM-Téléthon.Click Here: All Blacks Rugby Jersey