Suite à plusieurs cas graves d’effets indésirables chez des enfants, l’Agence nationale de sécurité des médicaments(ANSM) rappelle les risques liés à l’usage de collyres mydriatiques en pédiatrie ainsi que les règles d’utilisation.
Prudence avec les collyres chez les enfants !
Les collyres mydriatiques sont utilisés en ophtalmologie pour obtenir une
dilatation de la pupille ou une
cyclopégie, autrement dit une paralysie de l’accommodation. Cet examen est indispensable pour diagnostiquer une amétropie (défaut visuel tel que
myopie,
hypermétropie,
astigmatisme ou
amblyopie).Or, des cas graves d’effets indésirables, parfois mortels, survenus chez des enfants, ont été rapportés à l’ANSM. Celle-ci a donc décidé de rappeler les propriétés et les effets indésirables de ces produits, ainsi que les règles d’utilisation.- Pour l’
atropine et ses dérivés, les risques de
tachycardie, de réduction des sécrétions (salivaires, digestives, bronchiques, lacrymales et sudoripares), d’action antispasmodique sur les muscles lisses sont possibles. Mais ce sont surtout les effets neuropsychiatriques (excitation, agitation, désorientation, hyperthermie, vertiges,
ataxie,
troubles de la vue, hallucinations, délire) auxquels les enfants de moins de 8 ans sont les plus sensibles. Les bébés et les anciens
prématurés, quant à eux, sont plus à risque d’effets digestifs tels que distension abdominale, d’
occlusion ou encore d’entérocolite ulcéro-nécrosante.L’ANSM souligne que “la survenue d’effets indésirables graves est souvent décrite dans le cadre d’une association de collyres mydriatiques“ et qu’un flacon entier d’atropine à 1 % peut être fatal à un enfant.- L’autre type de collyre utilisé est la
phényléphrine ; comme elle provoque une vasoconstriction responsable d’une
hypertension artérielle et d’une diminution du débit cardiaque, elle doit être administrée avec précaution chez les patients à risques qui présentent des troubles cardiaques (HTA,
insuffisance coronaire,
troubles du rythme) ou une
hyperthyroïdie, ainsi que chez les enfants et les nouveau-nés chez lesquels ce risque d’effets secondaires est encore plus sévère.Conseils d’utilisation des collyres mydriatiquesOn estime que 90 % de la quantité du principe actif qui arrive à l’œil lors de l’instillation d’une goutte passe dans la circulation sanguine. Il est donc extrêmement important de respecter les doses pour prévenir les effets indésirables décrits précédemment.L’ANSM conseille donc de limiter l’administration du collyre à une seule goutte par œil, de respecter le délai entre deux instillations et de surveiller étroitement l’enfant au cours des 30 minutes qui suivent l’administration du collyre. Un iris foncé se dilatant moins facilement qu’un iris clair, l’ANSM met particulièrement en garde les parents qui seraient tentés d’augmenter la dose. D’un point de vue pratique, elle recommande :- d’appuyer sur l’angle interne de l’œil pendant une minute afin d’occlure les points lacrymaux et empêcher ainsi le drainage dans le reste de l’organisme,- d’essuyer la joue de l’enfant pour éviter tout risque d’ingestion,- de maintenir évidemment le produit hors de portée de l’enfant.
Atropine collyre à 0,3 %, 0,5 % et 1 % pour l’atropine,
Skiacol collyre 0,5 % pour le cyclopentolate, contre-indiqué avant 1 an,
Mydriaticum collyre à 0,5 % pour le
tropicamide,
Isopto-Homatropine collyre à 1 % pour l’
homatropine,
Néosynéphrine collyre à 5% et 10 % pour la
phényléphrine.
Amélie Pelletier
Source
“Utilisation des collyres mydriatiques en pédiatrie pour l’obtention d’une mydrias ou d’une cycloplégie à visée diagnostique“ – Point d’information de l’ANSM, 20 novembre 2012.Click Here: cheap nrl jerseys