La céphalée provoquée par le froid (dite également “de la crème glacée“) est une expérience que la plupart d’entre nous a connue: une douleur à la tête généralement au milieu du front suite à l’ingestion d’une glace ou d’un soda trop froid. Malgré sa fréquence élevée, les scientifiques ont toujours du mal à expliquer ce trouble. L’explication de ce phénomène pourrait finalement avoir des répercussions sur le traitement des autres formes de migraine.

La céphalée provoquée par le froid livre ses secrets

Des chercheurs américains ont recruté 13 adultes en bonne santé et ont surveillé le débit sanguin des volontaires au niveau des artères cérébrales à l’aide de plusieurs Doppler trans-crâniens. Tous ont bu de l’eau glacée avec une paille pressée contre leur palais (conditions idéales pour amener cette fameuse “céphalée de la crème glacée“) et ont ensuite bu la même quantité d’eau à température ambiante. Les bénévoles ont levé la main lors de l’apparition de la douleur et de sa disparition. Les résultats ont montré qu’une artère particulière, l’artère cérébrale antérieure, se dilatait rapidement et était inondé de sang au moment où la douleur était ressentie. Rapidement après cette dilatation, le même vaisseau se contracte alors que l’inconfort cesse.L’équipe du Dr Serrador pense que la dilatation suivie de la rapide constriction pourrait être un système d’autodéfense du cerveau : “Le cerveau est un des organes très important de l’organisme, et il a besoin de fonctionner en permanence. Il est relativement sensible à la température, donc la vasodilatation pourrait apporter du sang chaud à l’intérieur du tissu pour s’assurer que le cerveau reste chaud“. Mais parce que le crâne est une structure close, les chercheurs pensent que ce soudain afflux de sang pourrait augmenter la pression et ainsi induire une douleur. La vasoconstriction qui suit serait un moyen de rabaisser la pression dans le cerveau avant qu’elle n’atteigne des niveaux trop dangereux.Selon lui, des modifications similaires de la circulation sanguine pourraient être à l’œuvre dans différents types de migraine, maux de tête post-traumatiques et autres céphalées. Si des recherches plus poussées confirment ces soupçons, cela pourrait ouvrir la voie à d’autres traitements de la migraine. Des médicaments qui bloqueraient la vasodilatation ou qui ciblent les canaux spécifiquement impliqués dans la vasodilatation liée aux maux de tête pourraient demain apporter un soulagement aux migraineux. En France, 10 à 12 % de la population (mais 15 à 18 % des femmes) souffrirait de migraines et 2 à 3 % seraient victimes de céphalées de tension.David BêmeSource : Communiqué de l’American Physiological Society – 22 avril 2012Click Here: United Kingdom Rugby Jerseys