Bien que la vaccination contre l’hépatite B soit recommandée chez tous les nourrissons, le taux de vaccination complète des enfants en France contre l’hépatite B n’était que de 42 % en 2007, selon les derniers chiffres publiés par l’Institut de Veille Sanitaire, l’InVS. Une couverture vaccinale certes insuffisante contre cette maladie aux complications potentiellement sévères, mais en nette hausse depuis 2004.
La vaccination contre l’
hépatite B, qui comporte 3 doses, est recommandée à tous les nourrissons depuis plus de 10 ans. Mais une
controverse sur ses possibles effets secondaires neurologiques a longtemps retardé cette vaccination. Néanmoins la tendance semble s’inverser depuis 2004, selon les chiffres basés sur l’analyse des certificats de santé des enfants et publiés le 17 mai dans le premier numéro du BEHWeb, bulletin d’actualité épidémiologique en ligne proposé par l’InVS.
En 2004, seuls 34,5 % des enfants avaient reçu les 3 doses vaccinales nécessaires. En 2007, ce chiffre est monté à 41,9 % en moyenne, avec toutefois d’importantes disparités régionales (de 12,8 % à 85,5 % selon les départements). Pour Laure Fonteneau et son équipe, auteurs de cette étude, “ces résultats sont encourageants et témoignent d’un regain de confiance des familles et des professionnels de santé vis-à-vis de cette vaccination“.
Les auteurs espèrent donc “à terme une réduction significative de l’incidence de l’infection par le virus VHB et de ses complications“. En effet si le plus souvent l’hépatite B ne provoque pas ou peu de symptômes (elle est d’ailleurs le plus souvent découverte à l’occasion d’un bilan systématique), dans 5 % des cas environ, cette infection va devenir chronique, ce qui peut à terme provoquer
une cirrhose, voire un cancer du foie.
Ce risque de complications, potentiellement graves, pèse sur plusieurs centaines de milliers de personnes actuellement en France : il y a environ
300 000 personnes porteuses chroniques de l’hépatite B , et les deux tiers ignoreraient qu’ils hébergent ce virus. Chaque année, plusieurs milliers de personnes sont contaminées, soit par voie sexuelle, soit lors d’un accouchement ou d’une injection intra-veineuse (toxicomanie).
Pourtant le vaccin peut permettre d’éviter cette infection et ses complications : la vaccination est sûre, très efficace et “marche quasiment à 100 %“, avait insisté fin 2008 le Pr. Marcellin, responsable du service d’hépatologie de l’hôpital Beaujon, Clichy (voir notre vidéo “
Hépatite B : Pensez à la vaccination !“). Il est donc souhaitable que la tendance à l’amélioration relevée par les scientifiques de l’InVS se poursuive, ce qui permettra à terme une diminution des infections, et donc des décès, liés au virus de l’hépatite B.
Jean-Philippe Rivière
Source : “Couverture vaccinale hépatite B chez l’enfant estimée à partir des certificats de santé du 24è mois, France, 2004-2007“, Laure Fonteneau et coll., BEHWeb n°1, 17 mai 2010,
accessible en ligne