Si l’on savait que la chirurgie et la médecine esthétiques étaient en plein boom ces dernières années, il était encore difficile de juger de l’ampleur du phénomène. Pour combler ce vide, l’International Society of Aesthetic Surgery (ISAPS) a mené l’enquête. Il en résulte une cartographie mondiale des actes esthétiques réalisés en 2009. Des statistiques qui serviront à mieux comprendre et à analyser les tendances.

 Plus de 17 millions d’actes de chirurgie et de médecine esthétiques ont été réalisés en 2009, dans 25 pays (représentant 75 % de la totalité des interventions). Si, rapporté à la population mondiale, le chiffre peut paraître dérisoire, il n’en demeure pas moins considérable. Pendant un an, l’ISAPS a enquêté auprès des pays les plus gros “consommateurs“ d’opérations esthétiques. Et c’est à l’occasion du 40ème anniversaire de la fondation que l’ISAPS Biennal Global Survey a été publié, révélant les grandes tendances. Comme on s’en doutait, les Etats-Unis demeure le pays où l’on a pratiqué le plus d’interventions esthétiques chirurgicales (et non chirurgicales) en 2009. Suivent la Chine et le Brésil dans ce top 3. La France arrive en 14 ème position sur les 25 pays recensés. Petite surprise de ce sondage : l’augmentation mammaire (17 % des actes pratiqués) que l’on pensait être l’opération la plus répandue, est dépassée en 2009, par la liposuccion (18,8 %). Les patients qui se font opérer souhaitent également modifier leur regard (la blépharoplastie ou lifting de la paupière représente 13,5 % des actes), leur nez (9,4 %) ou bien souhaitent remodeler leur ventre (7,3 %). 

ISAPS  Sans surprise, ce sont les femmes qui font le plus appel à la chirurgie esthétique. Elles représentent 84,7 % des patients et 85,7 % quand il s’agit de médecine esthétique. Et parce que la gent féminine ne veut plus systématiquement passer sur la table d’opération, elles ont de plus en plus recours à la médecine esthétique. L’an passé, les interventions non chirurgicales réalisées par des plasticiens* ont devancé les actes chirurgicaux (8 759 187 contre 8 536 379). Là encore, on retrouve dans le groupe de tête les Etats-Unis, le Brésil, le Mexique et la Chine. Et ce sont les injections (de Botox et d’acide hyaluronique confondus) qui remportent le plus d’intérêt avec 52,8 % des interventions (respectivement 32,7 % et 20,1 %). Au total en 2009, 17 295 557 interventions chirurgicales et non chirurgicales ont été réalisées par les quelques 30 817 plasticiens* à travers 25 pays dans le monde. Le cas de la France La France comptait en 2009, 464 chirurgiens esthétiques qui ont réalisés quelques 297 438 actes (chirurgicaux et non) soit 1,7 % des procédures mondiales. Dans l’hexagone, comme dans le reste du monde, la médecine esthétique a eu plus de succès que la chirurgie. Les femmes ont majoritairement fait appel à un plasticien pour : des injections de Botox et de Dysport (51 829 actes), d’acide hyaluronique (41 681) et une liposuccion (28 272). Mais rappelons qu’il ne s’agit que des actes enregistrés et réalisés par les chirurgiens esthétiques, car dans le domaine des injections d’autres spécialistes comme les dermatologues sont également habilités à pratiquer ces actes. Les augmentations mammaires arrivent, quant à elle, en quatrième position avec 21 186 opérations réalisées. Pour participer à ce sondage à l’échelle mondiale, les praticiens ont du répondre à un questionnaire de deux pages sur le nombre d’actes qu’ils avaient réalisés en 2009. L’ISAPS donne un coefficient de confiance de 95 % à ce sondage qui se base sur le volontariat des médecins. Juliette Robin
 Source :
Sondage l’ISAPS Biennal Global Survey,

(accessible en ligne) * le chiffre ne tient pas compte des actes réalisés par des chirurgiens autres que des plasticiens.