La mère du journaliste Huang Qi, fondateur du site 64 tianwang et prix RSF 2004, craint que les autorités chinoises ne laissent mourir son fils en détention, comme elles l’ont fait pour le prix Nobel de la paix Liu Xiaobo.

Le 11 juillet dernier, deux jours avant la mort en détention du prix Nobel de la Paix , la mère du journaliste , fondateur du site et dans la catégorie “Cyberdissident”, craignant que les autorités ne fassent subir le même sort à son fils, a publié une dans laquelle elle réclame sa libération pour raisons humanitaires.

Emprisonné deux fois par le passé, Huang Qi a effectué au total huit années de prison pour des écrits sur la répression de Tian’anmen. Les violences et mauvais traitements qu’il a subis en détention ont ruiné sa santé: il est notamment atteint d’une maladie des reins qui nécessite un traitement médical lourd et de fréquentes hospitalisations. Ses avocats ont demandé à de multiples reprises, sans succès, sa libération pour raisons médicales.

Huang Qi est connu pour avoir publié une enquête sur la construction d’écoles dont l’architecture fragile avait contribué à la lourdeur du bilan du tremblement de terre du Sichuan, en 2008, qui avait fait 70 000 morts et 18 000 disparus. Le 28 novembre 2016, la police chinoise l’avait en même temps que , fondateur du site Civil Rights and Livelihood Watch. Huang Qi avait été formellement le 16 décembre.

La répression sur les autres collaborateurs du site se poursuit. Le journaliste chinois a été arrêté le 23 juin dernier, accusé comme Huang Qi de “révélation de secrets d’État”. Le 4 juillet, le journaliste a été condamné en appel à une peine de six ans de prison pour avoir “fomenté des disputes et provoqué des troubles”. Enfin, on reste sans nouvelles d’un autre journaliste du site, , disparu depuis mai dernier.

Le site 64 tianwang, en 2016, était un des derniers bastion de l’information libre en Chine jusqu’à l’arrêt de ses mises à jour, le 25 novembre 2016. La répression avait commencé en avril par la condamnation à quatre ans et dix mois de prison de la journaliste , et s’était intensifiée en septembre, en marge du G20 qui se tenait dans la ville chinoise de Hangzou, avec l’arrestation de .

Au-delà du cas de 64 tianwang, tous ceux qui osent diffuser des informations libres sont désormais la cible du pouvoir chinois. Le militant des droits de l’homme , détenu depuis mai 2015, a été ainsi condamné le 7 juillet dernier à quatre ans et demi de prison pour des articles sur Tian’anmen. Les blogueurs , et , arrêtés en 2014 pour avoir écrit sur les confiscations de terre illégales, ont aussi vu leur peine de 3 ans de prison confirmée en appel.

La Chine, classée 176e sur 180 pays dans le de la liberté de la presse, détient dans ses geôles plus de 50 journalistes et cyber-journalistes.