L’activité physique et sportive est le moyen le plus efficace pour vivre en bonne santé. L’InVs, l’institut de veille sanitaire, le prouve une nouvelle fois à travers plusieurs études qui démontrent son impact bénéfique sur la santé et à tout âge.

L'activité physique et sportive est bénéfique à tout âge, comme le rappelle le dernier numéro du BEH du 6 octobre 2015.

Le numéro spécial du 6 octobre du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) de l’InVs, “Activité physique ou sportive (APS) : des bénéfices pour la santé à tout âge“, comprend un éditorial et 5 articles de recherche consacrés au sujet.“L’APS est l’un des moyens les plus efficaces pour réduire l’incidence des maladies non transmissibles“, explique Jean-François Toussaint, directeur de l’Institut biomédical et d’épidémiologie du sport (Irmes), Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) et président du groupe Adaptation et prospective du Haut Conseil de la santé publique. Malgré tout, “les formes de

sédentarité des plus évidentes aux plus sournoises“ prédominent encore, particulièrement chez les plus jeunes.Des adolescents physiquement moins performants aujourd’huiPour analyser le lien entre activité physique et

Indice de masse corporelle (IMC) – un indicateur révélateur, entre autres, de la sédentarité -, une équipe de chercheurs français a mesuré les vitesses de déplacement de 49 631 collégiens âgés de 11 à 18 ans entre 2007 et 2014 dans 6 régions de France lors de tests navette et de sprints.Leurs résultats indiquent que les vitesses augmentent avec l’âge. Elles sont plus élevées chez les garçons ayant un IMC normal, alors que les jeunes en

surpoids ou obèses courent moins vite.
“La vitesse obtenue lors de ces tests met en lumière les capacités physiques de l’adolescent“, écrivent les chercheurs dans cet article. “Un enfant présentant des vitesses d’endurance et de sprint au-dessus de la moyenne révèle une condition physique supérieure que l’on constate plus tard, associée à une plus longue durée et une meilleure qualité de vie“ analysent les chercheurs dans cette étude.
La vitesse est aussi selon eux un indicateur “qui peut constituer un élément essentiel de la surveillance à long terme de l’évolution des maladies métaboliques“.Déjà évaluées dans 28 pays et chez 25 millions d’enfants, les vitesses de déplacement ont montré “une réduction importante des capacités aérobies (NDLR : quantité totale d’énergie disponible et susceptible d’être fournie lors d’un effort d’endurance) et entre 1970 et 2003“, rappellent les chercheurs qui soulignent que la sédentarité est aujourd’hui ciblée comme une priorité de santé publique.Marche et vélo : des transports qui peuvent sauver des viesPour aider les décideurs à concevoir des politiques urbaines plus soucieuses du développement durable et plus aptes à encourager l’exercice physique, le programme européen de recherche TAPAS (2009-2013) s’est intéressé aux effets de “modes de transport actifs“ dans 6 villes européennes.À travers la mise en place de différents scénarii, il a étudié l’impact de l’installation d’un système de vélos en libre-service, ainsi que le report de l’utilisation de la voiture vers le

vélo et les transports en commun“ sur la mortalité “au regard des risques liés à une augmentation de l’inhalation de polluants et des accidents de la circulation“.Les résultats montrent que les bénéfices sur la santé sont largement supérieurs aux risques encourus, particulièrement avec la mise en circulation du système de vélos en libre-service, qui concourrait à sauver 12 vies par an.Le scénario de réduction de la voiture individuelle avec transfert vers les transports publics incluant 10 minutes de

marche, avait également un impact bénéfique sur la santé, mais moindre.Le scénario le plus bénéfique était celui concourant à réduire de 40% les déplacements en voiture entre la zone péri-urbaine et le centre-ville de Barcelone en faveur d’un report sur le vélo (20%) et les transports en commun (80%) puisque 98,4 décès par an étaient ainsi évités.“Le rôle d’une compréhension plus globale entre APS et qualité environnementale est, selon Jean-François Toussaint, un domaine en pleine expansion qui contribuera certainement aux objectifs de santé 2020 de l’Organisation mondiale de la santé“.Relaxnews