Largement prescrits et utilisés, les antidépresseurs pourraient être à l’origine d’une augmentation du risque cardiovasculaire. Ces résultats d’une étude préliminaire américaine s’appuyant sur plus de 500 jumeaux demandent cependant confirmation, d’autant plus que les possibles mécanismes à l’oeuvre restent encore mystérieux.L’athérosclérose à l’origine d’accidents cardiovasculaires
L’arthérosclérose correspond à un épaississement des artères et à leur obstruction par des dépots de

cholestérol (plaques d’athérome) qui peuvent conduire à leur obstruction. Les causes de ce phénomène sont connus et principalement liés à des habitudes de vie comme le

tabagisme,

l’obésité, le

stress, la

sédentarité, la contraception oestroprogestative,

l’alcoolisme et des facteurs génétiques et des maladies métaboliques (

hypercholestérolémie,

diabète sucré, goutte,

hypertension artérielle).
Des facteurs de risque auxquels il faudrait peut-être ajouter certains médicaments… Une étude présentée lors du 60e congrès du collège américain de cardiologie1, une étude présentée par le Dr Shah de l’Université d’Atlanta fait état d’une augmentation de l’artériosclérose liée aux

antidépresseurs.Les antidépresseurs vieillissent prématurément nos artères

Son équipe a mesuré l’épaisseur de la carotide2, témoin du degré d’athérosclérose, chez 254 paires de vrais jumeaux (une méthode d’étude courante pour pouvoir isoler les facteurs non-génétiques – les deux jumeaux ayant les mêmes gènes). L’âge moyen des participants était de 55 ans (47 à 61 ans). Parmi eux, 16 % prenaient des antidépresseurs (des

inhibiteurs de la sérotonine pour 60 % d’entre eux). Pour chacun des participants, les facteurs de risque connus, évoqués ci-dessus (tabagisme, diabète, hypertension…), les types de dépression (post-traumatiques, dépression majeure, ancienneté…) et certaines caractéristiques (consommation d’alcool, statut social, etc.) ont été collectés.En tenant compte de tous ces paramètres, les auteurs concluent que l’utilisation d’antidépresseurs (qu’il s’agisse d’inhibiteurs de la recapture de sérotonine ou d’autres classes médicamenteuses) s’accompagne d’une augmentation de l’épaisseur de la carotide de 37 microns, un épaississement témoin d’une réelle augmentation du risque d’être atteint d’un accident vasculaire cérébral ou d’un accident cardiaque. Les auteurs précisent que selon leurs résultats, c’est bien l’utilisation de ces médicaments et non la dépression qui est liée à ce phénomène, en témoigne les comparaisons de jumeaux tous deux dépressifs mais dont l’un seulement reçoit un traitement médicamenteux (différence particulièrement marquée de 41 microns).Bien que le mécanismes restent mystérieux, les auteurs estiment que “compte-tenu de la très large utilisation des antidépresseurs, cette relation entre ces médicaments et l’athérosclérose nécessite de plus amples études pour élucider l’origine de ce possible effet toxique“.David BêmeSources :1 Association of Antidepressant Medications with Carotid Intima Media Thickness in Middle Aged Veteran Twins – e-abstract 1144-116, Shah AJ et al. ACC Congress 2011 –

(abstract accessible en ligne)2 – Les artères carotides sont situées de chaque côté de la tête et du cou et sont formées de trois couches ou tuniques (intima, media et adventice). L’épaisseur des couches intima-media témoigne de l’avancée de l’athérosclérose.Click Here: gold coast suns 2019 guernsey