Une femme de 39 ans, dont le mari est décédé il y a un an, souhaite récupérer le sperme de son défunt époux pour avoir un enfant de lui. En effet, se sachant condamné par un cancer incurable, son époux avait pris la précaution de confier son sperme au Centre d’étude et de conservation des oeufs et du sperme de l’Ouest (Cecos), à Rennes.

Aujourd’hui, Fabienne Justel souhaite récupérer les paillettes de sperme de Dominique Justel, pour se faire inséminer artificiellement à l’étranger. Problème : cela est interdit par la loi et le Cecos refuse de restituer les paillettes. Examinée ce matin devant le tribunal de Grande instance de Rennes, l’affaire, qui a de quoi étonner, connaîtra son dénouement le 15 octobre, date du verdict. Le ministère public a demandé le rejet de la demande de restitution des paillettes congelées.
Pour la vice-procureure chargée du parquet civil, “l’utilisation du sperme n’était possible que pour lui-même, présent et consentant“. Le Comité national consultatif d’éthique argue de ce qu’il s’agit de ne pas laisser les vivants “disposer des éléments du corps des morts qui ne peuvent plus s’exprimer“. Par contre, le Cecos s’est engagé à ne pas détruire les gamètes de son défunt mari. Dans l’hypothèse d’une restitution, Fabienne Justel irait probablement se faire inséminer en Espagne, où la loi autorise l’insémination post mortem, ce qui est également le cas de la Belgique. Elle a d’ailleurs déclaré à l’issue de l’audience qu’elle “encourage le tourisme procréatif“.Pour Me Gilbert Collard, avocat de Fabienne Justel, il s’agit avant tout de “faire évoluer les mentalités“ et “la loi“. La loi bioéthique de 2004 justement doit être rediscutée en 2010 mais Fabienne Justel ne veut pas attendre cette échéance et souhaite obtenir une dérogation. Verdict le 15 octobre. Source : Europe 1.Photo : Hadj/Sipa
Click Here: Putters