Les hommes obèses depuis l’âge de 20 ans auraient, tout au long de la vie, deux fois plus de risques de mourir prématurément que les hommes qui n’ont pas de problème de poids, selon une nouvelle étude présentée au 11ème Congrès International sur l’Obésité qui se tient du 11 au 15 juillet à Stockholm (Suède).

L’obésité est déterminée par un

indice de masse corporelle* (IMC) supérieur ou égal à 30. En France, on estime à plus de 5,3 millions le nombre de personnes adultes obèses. Mais plus que ce nombre, c’est la progression de l’obésité qui a de quoi inquiéter : selon les enquêtes Obepi, la proportion d’obèses est passée de 8,2 % à 11,3 % entre 1997 et 2003! Quant à la fréquence de l’

obésité massive, elle a doublé au cours de ces six années, passant de 0,3 % à 0,6 %.
Si cette progression se poursuit au même rythme, la France pourrait compter 20 % d’obèses en 2020. La situation est encore plus alarmante chez les enfants. En 1965, 3 % avaient un excès pondéral. Cette proportion a doublé tous les 15 ans, pour atteindre 6 % dans les années 1980, 10 à 14 % en 1996 et 16 % en 2000. Selon les définitions internationales, il y aurait actuellement en France 18 % d’enfants en surpoids, dont environ 3 % d’obèses.Chaque point d’IMC augmenterait le risque de décès de 10 %
Les risques de l’obésité sur la santé cardiovasculaire, articulaire, respiratoire et sur la fonction reproductrice notamment sont bien connus et ont fait l’objet de nombreuses publications. Jusqu’à présent, les études qui ont mis en évidence un lien entre obésité et mortalité précoce étaient restreintes aux classes d’âge moyen.
Pour leurs travaux, Esther Zimmermann et ses collègues de l’hôpital universitaire de Copenhague (Danemark) ont voulu voir dans quelle mesure être obèse à 20 ans influençait le risque d’obésité et de décès tout au long de la vie adulte. Pour cela, ils ont suivi, de l’âge de 20 ans à l’âge de 80 ans, plus de 5000 conscrits, dont 1930 étaient obèses et 3601 de poids normal. Ils ont calculé l’IMC à trois périodes distinctes de leur vie (20, 35 et 46 ans).
“A 70 ans, 70 % des hommes du groupe témoin et 50 % de ceux du groupe obésité étaient encore en vie et, selon nos estimations, à partir de la quarantaine, les personnes obèses risquaient de mourir 8 ans avant les hommes du groupe témoin“, a rapporté Esther Zimmermann. Les chercheurs ont également observé qu’un IMC égal à 25 était associé au plus faible risque de décès. Les hommes un peu maigres avaient un risque légèrement plus élevé, tandis qu’au-delà de 25 (surpoids ou obésité), chaque point d’IMC augmentait ce risque de 10 %.Obèse un jour, obèse toujours ?
Par ailleurs, plus de 70 % des hommes qui étaient obèses à l’âge de 20 ans l’étaient encore à la fin du suivi, 60 ans plus tard. A l’inverse, seuls 4 % des hommes du groupe témoin le sont devenus. Pour les chercheurs, cela signifie que l’obésité serait un état difficilement atteignable à l’âge adulte si l’on en est indemne à 20 ans mais, par contre, difficilement réversible une fois atteint.
Pour les chercheurs, la persistance de l’obésité au cours de la vie pourrait expliquer en partie le lien entre l’obésité à 20 ans et le risque accru de mortalité précoce tout au long de la vie. Mais ils n’excluent cependant pas l’hypothèse selon laquelle le seul fait d’être obèse à un âge relativement jeune suffit à accroître le risque de mortalité précoce. Ils envisagent pour cela d’examiner de plus près les causes des décès observés chez les participants obèses, afin de déterminer si ceux-ci ont été provoqués par les mêmes maladies à tous les âges de la vie.Amélie Pelletier* IMC = poids en kilos divisé par le carré de la taille en m ²Source : Communiqué de presse du 11 ème Congrès International sur l’Obésité de Stockholm, juillet 2010Click Here: Fjallraven Kanken Art Spring Landscape Backpacks