En tournée avec son album Volume 10, il a pris le temps de se confier pour la plus grande joie de ses admirateurs. Extraits.

Son père, récemment disparu, sa sublime (et noble) moitié, ses angoisses, aussi,

aborde les sujets qui lui tiennent à cœur dans un entretien fleuve accordé à Psychologies Magazine.

Sombre blagueur, optimiste torturé, play-boy fidèle, Marc Lavoine est rempli de paradoxes et de mystères… Dans Le Cœur Des Hommes, il est un patron de journal tchatcheur, menteur et coureur de jupons. À la ville, il est fils de coco marié depuis quinze ans à une authentique princesse polonaise et vit dans un très chic appart’ rive droite…

Né le 6 août 1962 à Longjumeau, ce banlieusard grandit entouré d’un père adhérent au PCF passionné de jazz, d’une mère qui se rêve danseuse étoile et d’un frangin fan des Rolling Stones… «Je suis issu de parents qui ont eu une vie et une mémoire difficiles à gérer. Mon père est né dans les années 1930. Dans ce milieu populaire travailleur, où un monde meilleur était envisagé au nom du communisme. […] Et ceux qui, comme mon père, avaient ces rêves, ont été en quelque sorte cocufiés. Ils ne s’en sont jamais remis […] En ce moment, j’écris un roman inspiré de lui. Il s’appellera Le Roman d’un Enjoliveur. La réalité était trop triste, alors il la fantasmait. C’était un acteur de la vie. […] Un séducteur compulsif, tourmenté, souvent absent. Un peu comme le personnage d’Alex. […] Je l’ai immédiatement reconnu. C’était lui physiquement, dans sa mythomanie, dans sa gentillesse aussi. Parce qu’il était très touchant, mon père. Jusqu’au bout. Le dernier jour, j’ai cru que c’était une blague, qu’il allait se lever et me dire: Je t’ai bien eu, encore une fois!»

?Chanteur aimé des femmes, poli et élégant… Avec son physique de jeune premier et sa voix de velours, Marc Lavoine est le dandy charmeur des beaux duos sur lesquels chalouper. Pour une biguine avec lui, on se damnerait… Sa part de féminité, il l’assume, la revendique, même! «Je suis ma mère ! [Rires] Oui, je suis profondément comme elle, je suis beaucoup elle. Ses douleurs m’ont construit et sa dignité fait d’elle mon modèle, mon repère. Je devrais être davantage à ses côtés pour lui dire que je l’aime. Comme auprès de mon frère d’ailleurs».

À 15 ans, le jeune Marc quitte le collège pour rentrer à l’école d’arts de la rue Madame, section imprimerie. Il est d’abord typographe, puis placeur à l’Olympia. Malgré une silhouette digne d’une gravure de mode, Marc Lavoine traîne aussi un sérieux complexe et continue de se voir enrobé… Hanté par le souvenir de son physique d’adolescent rondouillard, il avoue: «Ma mémoire est restée là-bas, dans le corps de l’enfant gros que j’ai été. Je ne me suis pas libéré de mes complexes».

À 17 ans, le beau gosse tourne dans la série Pause Café aux côtés de Véronique Jeannot. Il fait du théâtre puis joue dans le groupe lyonnais Your Vice. Mais au Hard-Rock, il préfère bientôt les courbes douces de la top-modèle américaine Denise Pascale, mannequin pour Vogue et maman de son fils Simon, 26 ans, déjà. «C’est un homme métis, qui a deux identités et pour qui la séparation de ses parents a été compliquée à vivre. Je ne dirais pas qu’il a des comptes à régler, mais… Et puis, je suis devenu père alors que je venais de rencontrer le succès avec Les Yeux Revolver… Je n’étais pas prêt. Au fond, j’étais encore un enfant quand je suis devenu adulte».

Au fil du temps, de ses engagements (auprès des autistes, des personnes handicapées et des jeunes exclus), de ses rôles au cinéma, il a su se défaire de cette image fleur bleue et se forger une vraie personnalité, entre humour, romantisme et pessimisme éclairé.

Depuis 1994, le garçon à la voix grave n’a d’yeux que pour la princesse Sarah, descendante de l’impératrice Joséphine de Beauharnais et de Talleyrand, et maman de ses bambins Yasmine, 12 ans, Roman, 3 ans, et Milo, 6 mois: «Je vois l’amour comme un absolu à atteindre. Je suis un grand partisan de la fidélité. En contrepartie, la jalousie m’est très nocive. Dans l’image que je me fais d’une vie réussie, le couple occupe la place centrale, et en son propre centre, il y a l’enfant. Je veux me battre pour entretenir cette vision du bonheur. J’y crois comme on peut croire en Dieu. J’aimerais traverser la vie avec mon épouse et qu’à la fin, ce soit toujours aussi vrai.»

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Père de quatre enfants, sentimental, militant, provocateur, jet-setter… depuis vingt-cinq ans, qu’il chante ou qu’il joue la comédie, le brun ténébreux reste inclassable. «J’ai toujours été fasciné par l’inexplicable, le mystère. Je ne suis d’aucune confession, mais je vais souvent à l’église». La vérité serait-elle ailleurs? Ce mélancolique mange très peu, mais crame cigarette sur cigarette. Initié à la méditation par un maître bouddhiste et prof de kung-fu à Bali quand il avait 20 ans, ce grand superstitieux a gardé un attachement aux signes du destin, mais pas à la zen attitude… «Je suis très hypocondriaque. J’ai très peur de mourir, même si, paradoxalement, je fume beaucoup. Et puis parfois, je me réveille à 3 heures du matin et je rumine. «Anxieux», il a «ce sentiment de culpabilité de devoir être parfait, cette peur d’être un imposteur, d’être inférieur aux autres». Faux rêveur, Marc Lavoine nous enchantera toujours…

Justine Boivin

Mercredi 26 janvier 2011

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