Alors que Marisol Touraine, ministre de la Santé, a présenté, le 19 décembre en conseil des ministres, une ordonnance autorisant la vente de médicaments en libre accès sur Internet, une étude réalisée par l’Institut de Recherche Anti-Contrefaçon de Médicaments (IRACM) montre une certaine méfiance des Français vis-à-vis des e-pharmacies.

Les Français prudents à l'égard des pharmacies en ligne

Marisol Touraine, ministre de la Santé, a présenté en Conseil des ministres une ordonnance abordant la possibilité de la vente de médicaments sur internet. La vente devra être réalisée à partir du site Internet d’une officine de pharmacie et relèvera ainsi de l’entière responsabilité du pharmacien. Elle devra être limitée aux seuls médicaments en libre accès (maux de gorge, maux d’estomac, douleurs…).Cette décision, qui peut paraître surprenante quand on sait que de nombreuses contrefaçons de médicaments sont vendues sur Internet, est en fait une application d’une directive européenne de 2011 à laquelle se sont soumis la plupart des pays européens et que la France n’avait pas encore appliquée. Cette directive autorise la vente des médicaments sur Internet et précise que les États membres peuvent imposer des conditions.Le Conseil national de l’Ordre des pharmaciens inquietLe conseil national de l’Ordre des pharmaciens a immédiatement réagi, évoquant les risques, bien supérieurs aux avancées, auxquels ce nouveau mode d’achat expose. “L’autorisation de vente en ligne était peut-être juridiquement inéluctable mais elle est sanitairement inopportune et dangereuse pour la santé publique“, écrit Isabelle Adenot, président du conseil national de l’Ordre des pharmaciens, sur son

site Internet.Quel succès rencontrera la vente en ligne de médicaments ? Si l’on croit les résultats de l’enquête réalisée par l’Ifop, avec la collaboration avec l’Unifab, moins d’un Français sur cinq (17 %) se déclare prêt à acheter un médicament sur prescription via une pharmacie en ligne. Les usagers semblent toutefois plus confiants lorsqu’il est question de spécialités ne nécessitant pas de prescription médicale. Ainsi, près d’un sondé sur dix (9 %) a déjà fait l’acquisition de ces médicaments via internet, et 26 % seraient prêts à tenter l’expérience dans un cadre légal.Pour accroître les ventes en ligne, il faudra donc expliquer et convaincre les Français de l’absence de danger de ce nouveau mode d’achat, eux qui ont été jusqu’à présent exclusivement sensibilisés aux risques ! Ce devrait être chose faite mi-janvier, avec le lancement d’une campagne d’information, a indiqué le ministère de la Santé. A ce jour, près des deux tiers des Français (61 %) s’estiment mal informés en matière de médicaments achetés sur le web, qu’il s’agisse du cadre réglementaire ou des risques sanitaires associés.Amélie Pelletier
Sources

– Vente en ligne de médicaments : Une décision brutale ! Plus de risques que d’avancées, Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, 20 décembre 2012.- Sondage réalisé par l’Ifop pour l’IRACM, en septembre dernier, auprès d’un échantillon de 999 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.Click Here: Cardiff Blues Store