Hommes publics, femmes de la République, nos stars du sérail manient la rhétorique à la perfection. Art de convaincre, talent de persuader, ils trouvent les mots qui parlent aux Français. Mais parfois leurs paroles dépassent leurs pensées. Déclarations chocs!
À partir de 1988, un «prix de l’humour politique» est décerné par le Club fondé par la conseillère de Paris, Jacqueline Nebout. Il «récompense» divers politiciens français ayant prononcé la petite phrase la plus drôle de l’année, qu’il s’agisse indistinctement d’humour volontaire ou involontaire. Cette distinction s’interrompt en 1997, avant de reprendre après l’élection présidentielle de 2002 sous l’égide du Press Club de France et la houlette du journaliste Jean Miot.
Alors que le scandale DSK est sur toutes les lèvres et que l’affaire du Sofitel enflamme les médias, le jury du Prix Press Club, Humour et Politique vient de publier la nouvelle fournée des formules, en lice pour l’édition 2011.
Pour la troisième et ultime sélection de l’année (le trophée sera décerné mercredi 22 juin à 18h30), les sentences retenues sont les suivantes:
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, député UMP, président du conseil général des Hauts-de-Seine: « Il y avait tellement de gens à mon enterrement que j’ai décidé de ne pas m’y rendre ».
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, président du Parti Radical: « Nous sommes tous des émigrés; seule notre date d’arrivée change ».
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, ancien Premier ministre socialiste: « Mitterrand est aujourd’hui adulé mais il a été l’homme le plus détesté de France. Ce qui laisse pas mal d’espoir pour beaucoup d’entre nous ».
– Cécile Duflot, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts: « Quel est le féminin de candidat aux cantonales? C’est suppléante ».
– Frédéric Lefebvre, secrétaire d’Etat au commerce, à l’artisanat et au tourisme, interrogé au Salon du livre sur son livre de chevet: « Zadig et Voltaire ».
Lors de la 2e sélection en mars, le jury avait retenu:
– André Chassaigne, député PCF du Puy-de-Dôme: « Dans sa forme historique, le PC est mort; mais il a encore de l’avenir ».
– François Bayrou, président du MoDem: « Rassembler les centristes, c’est comme conduire une brouette pleine de grenouilles: elles sautent dans tous les sens ».
– François Baroin, ministre du Budget: « Michèle Alliot-Marie conserve toute sa légitimité à Saint-Jean-de-Luz ».
– Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte Ouvrière: « Je ne serai peut-être pas élue présidente de la République, mais je ne serai pas la seule ».
– François Hollande, député PS de Corrèze: « Mélenchon, ce qui est terrible, c’est qu’il a été socialiste toute sa vie et que toute sa vie ça va le suivre ».
Lors de la première sélection, en décembre 2010, le jury avait retenu:
– Guillaume Bachelay, secrétaire national à l’industrie du PS, parlant de Ségolène Royal: « Qu’on commette des erreurs en politique c’est possible; qu’on les commette toutes, c’est fou! ».
– Gabriel Cohn-Bendit (frère de Daniel): « Les Verts sont capables du meilleur comme du pire; mais c’est dans le pire qu’ils sont les meilleurs ».
– Renaud Donnedieu de Vabres, ancien ministre: « Passer de ministre à promeneur de son chien suppose un énorme travail sur soi-même ».
– Daniel Fidelin, député UMP de Seine-Maritime: « Vu de la Chine, le port du Havre ne travaille pas ».
– Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur, après la tempête de neige sur l’Ile-de-France: « Il n’y a pas de pagaille; la preuve, le préfet a pu venir en trois minutes ».
En 2008, Jean-Louis Borloo avait couronné pour: «Sarkozy, c’est le seul qui a été obligé de passer par l’Elysée pour devenir Premier ministre».
En 2009, le jury avait désigné comme lauréat, Bertrand Delanoë, Maire de Paris, pour sa maxime: « Le vrai changement au PS, ce serait de gagner».
L’an dernier, c’est l’eurodéputée écolo, Eva Joly, qui avait été sacrée pour sa confidence au journal Libération: «Je connais bien Dominique Strauss-Kahn, je l’ai mis en examen». Caustique, n’est-ce pas?
J.B
Mardi 24 mai 2011
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