En confondant «fellation» et inflation a créé le buzz et enflammé la Toile. Mais l’ex-ministre de la Justice n’a pas la primeur du lapsus sexuel.
Invitée dominicale d’Anne-Sophie Lapix sur Canal +, Rachida Dati a régalé des millions de Français. Elle n’a pas tourné sa langue dans sa bouche, et, interrogée sur le plan social du fabricant de lingerie Lejaby, l’ancienne garde des Sceaux a évoqué une «fellation quasi nulle». Une séquence non censurée qui a excité la polémique et restera, assurément, dans les annales.
Si, depuis, la saillie de la maire du VIIe arrondissement est sur toutes les lèvres et que l’on pompe ici et là des images de sa bévue, la petite phrase pipée de notre célibattante est loin d’être la première du genre.
Lasse de rire jaune, l’Eurodéputée peut desserrer les dents et se consoler en se remémorant quelques exemples de ratés verbaux commis par ses pairs. En 2000,
(PS) s’est emmêlé les pinceaux et a appelé
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(UMP) «Monsieur». Pierre Bérégovoy (PS) a annoncé en 1992 une «baise » de l’impôt. Jean-Louis Borloo a parlé de Premier «pénis» au sujet du chef du gouvernement, Dominique de Villepin. L’écolo Dominique Voynet a enjoint les femmes de se serrer les couilles («… pardon, les coudes!»). Et le député (RPR) Robert-André Vivien a perdu son latin en plein débat à l’Assemblée nationale sur la classification des films pornographiques: «Monsieur le Ministre, il faut durcir votre sexe… euh, pardon, votre texte!», a-t-il lâché en 1975. Sans foi ni loi!
Banal, fréquent chez ces hommes et femmes surexposés médiatiquement, le lapsus ne devient vraiment jouissif que lorsqu’il touche à l’intime. Particulièrement sollicitées, les personnalités de pouvoir doivent tout contrôler: trouver le mot juste, avoir de la répartie, répondre du tac au tac aux questions des journalistes. Et parfois, ce n’est pas le bon terme qui sort. Sans cesse confrontées à la pesanteur des micros et des les caméras, les stars de la République stressent… et laissent émerger leurs désirs inconscients.
Irruption incongrue de la sphère privée dans un discours du ressort de la chose publique, choc d’une expression crue, connotée, refoulée, au sein d’une prise de parole formatée, le lapsus sexuel est un trésor d’absurde. Perle de luxure, preuve de dépravation, provocation involontaire aussi, le lapsus casse un langage trop policé. En un instant, nos dirigeants, têtes pensantes et bien pleines, se transforment en des êtres de chair, faibles. Le mal est fait, mais ça nous fait du bien. Les politiciens sont comme nous: coquins, grivois, imparfaits…
Justine Boivin
Mardi 28 septembre 2010
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