Une étude révèle un décalage important entre la perception de la perte de mobilité jugée par les médecins et par les patients. Alors que plus de la moitié des professionnels de santé (56%) pensent que leurs patients connaissent une perte de mobilité, ces derniers sont jusqu’à 85% à souffrir d’une telle conséquence.
L’étude, mandatée par Biogen Idec, a examiné les expériences des patients atteints de SEP ainsi que les soins qu’ils reçoivent de leurs neurologues et leurs infirmiers. Plus de 400 personnes souffrant de problèmes de mobilité dus à leur SEP et 180 professionnels de santé du Canada, de la France, de l’Allemagne, de l’Espagne, de la Suède et du Royaume-Uni ont été interrogés. Les résultats, soutenus par deux recherches récentes, ont montré que :
- Les professionnels de santé ne surveillent pas assez la capacité à marcher, qui est un élément essentiel de la mobilité globale, chez les patients atteints de SEP ;
- 39 % des personnes atteintes de SEP et 49 % des partenaires de santé discutent rarement, voire jamais, des problèmes de mobilité avec un médecin.
L’étude a également souligné l’impact de la détérioration de la mobilité sur les vies professionnelle et sociale des patients atteints de SEP. Parmi les patients interrogés :
- Près de la moitié (45 %) ont déclaré que leurs problèmes de mobilité leur avaient fait perdre des amis ;
- Près des trois quarts (72 %) ont déclaré que leurs problèmes de mobilité avaient un impact considérable sur leur vie professionnelle ;
- Près des deux tiers (64 %) ont déclaré perdre de l’argent en raison de leurs problèmes de mobilité dus à la SEP ;
- Plus d’un tiers (37 %) ont avoué penser au suicide en raison des défis que représente la mobilité.
Les résultats de l’étude ont également souligné que la détérioration de la mobilité pouvait commencer à un stade précoce de la maladie. Près d’un patient interrogé sur deux (45 %) a déclaré avoir connu des problèmes de mobilité au cours du premier mois qui a suivi le diagnostic.Face à ces résultats, les experts recommandent une identification et une gestion précoces des problèmes de mobilité. Une étape qui permettrait d’améliorer la qualité de vie des patients. Les experts en SEP recommandent que cela soit fait au moyen du sport ou de la physiothérapie ou en intégrant des stratégies pour gérer la maladie et les symptômes. “En tant que médecins, nous devons les conseiller sur la manière dont faire face de façon appropriée aux défis que représente la mobilité et aider les personnes atteintes de SEP à continuer à mener une vie productive tout en conservant leur bien-être social, physique et mental“, conclut le Pr Belachew, neurologue au CHU de Liège (Belgique).