On connaissait ses teintes marron et orange, mais la dernière tendance est plutôt celle du noir. Une différence de couleur qui peut coûter cher aux amateurs de henné, d’après les allergologues du Centre hospitalier Lyon Sud qui appellent à la plus grande vigilance.
Depuis plusieurs années, les tatouages au henné sont en vogue, particulièrement au cours de l’été où les vacanciers cèdent volontiers à cette tendance. Jusqu’à présent, les tatouages orange et marron, aux couleurs naturelles du henné, dominaient largement le marché, mais depuis quelques années, le henné noir, sans doute parce qu’il se rapproche davantage de la couleur des tatouages définitifs, rencontre plus de succès.
Mais alors que le henné naturel est un mélange de poudre verte et d’huile, le henné noir contient en plus de la paraphenylènediamine (PPD). Il s’agit d’une substance connue pour être très allergisante, interdite par la législation européenne dans les produits cosmétiques destinés à être appliqués sur la peau. Dans un communiqué diffusé le 18 juillet 2011, les allergologues du Centre hospitalier Lyon Sud mettent de nouveau en garde contre le risque d’allergies violentes. En 2002, lors du 20ème congrès mondial de dermatologie, le
Dr Martine Vigan, dermatologue au CHU de Besançon tirait déjà la sonnette d’alarme. La PPD peut en effet “provoquer des
allergies retardées avec apparition, en moyenne 9 jours après le tatouage, d’un
eczéma reproduisant le motif du dessin tracé au henné“, expliquent les médecins. Il arrive que ces réactions soient violentes et nécessitent “une intervention médicale urgente voire une hospitalisation“. Le service d’allergologie et d’immunologie clinique du CH Lyon Sud a d’ailleurs ouvert à cet effet une consultation d’urgence, tant la crise peut être aiguë. Elle reçoit en moyenne 1 à 2 patients par semaine, plus en période estivale. Outre l’effet immédiat, qui se limite soit à la zone tatouée, soit s’étend aux zones voisines voire à l’ensemble du corps, les réactions allergiques peuvent laisser des cicatrices indélébiles et provoquer des allergies croisées, notamment à des teintures capillaires, des caoutchoucs teintés, certains
médicaments, des colorants vestimentaires, générant des réactions allergiques à tous ces produits, lesquelles deviendront de plus en plus marquées à chaque nouveau contact. Les allergologues conseillent donc d’exiger que le mélange entre la poudre verte de henné naturel et d’huile soit préparé devant vous, afin que vous soyez sûr qu’aucun autre ingrédient n’est ajouté. Amélie Pelletier
Source :
Communiqué des Hôpitaux de Lyon, le 18 juillet 2011